Il y a quelques années encore, on parlait du chamanisme du bout des lèvres… Mais voici qu’il se fraye son chemin de lumière, se glisse dans les pleins et déliés des écrits, les études, la philosophie, l’ethnologie… Le voici qu’il alimente la découverte et l’émerveillement !

Au centre Soalso, je vous propose régulièrement de me rejoindre pour voyager ensemble grâce au chamanisme. Vous découvrez ainsi son histoire, sa signification, sa portée dans notre quête et transformation personnelles, mais aussi dans notre découverte du monde, des êtres et forces qui le font palpiter.

Mais, de quoi s’agit-il ? Quelles sont les forces en présence ? Quelles sont les pratiques chamaniques les plus courantes ? Pourquoi consulter un chamane ?

 

A l’origine

Le mot chamane puise son origine dans un groupe de langues sibériennes, avant d’arriver en Russie où voyageurs et scientifiques de passage l’adoptent et l’exportent.

Grâce à eux, le 18e siècle assiste à la diffusion de travaux scientifiques et de vulgarisation, annonçant les prémices de la diffusion des connaissances sur le chamanisme dans le monde occidental.

Par la suite, le chamanisme a fait l’objet de descriptions comparables en Amérique du Nord avec les Amérindiens, en Amazonie et jusqu’en Afrique.

A la croisée des intelligences

Cette diffusion montre, d’une part, que le chamanisme a une origine ancestrale, riche de traditions, croyances et rituels de vie, de passage et de devenir des peuples. Ils sont ancrés tels un système racinaire vivant dans l’histoire et la nature profonde des sociétés.

Cela explique en partie la difficulté pour nos cultures occidentales cloisonnées de l’appréhender : là où le chamanisme est né, il est inhérent à toute chose et  toute construction individuelle et sociale, aussi embryonnaire soit-elle. En occident, chaque chose est bien rangée à sa place – les vivants, les morts, les esprits… Difficile de tisser des liens entre ces mondes, de les faire communiquer et s’ouvrir l’un à l’autre !

D’autre part, et malgré l’éloignement géographique de ses débuts, le chamanisme s’exprime universellement, traverse les continents pour nourrir les communautés du monde entier, même si ses manifestations peuvent différer en fonction des régionalismes (rituels, introspection, rapport à la nature…).

Cela montre bien que de tout temps et partout, les forces visibles et invisibles ont intrigué, intéressé et façonné la sphère physique et spirituelle des peuples, au gré des intelligences croisées sur leur chemin.

 

Trois entités en présence

Lorsque l’on parle de chamanisme, on se réfère à la rencontre de trois entités :

Le chamane

Je suis moi-même sur le chemin du chamanisme. Je peux donc vous en parler à la première personne. Véritable intermédiaire, le chamane dialogue avec le visible et l’invisible, les mets en relation et jette des ponts entre les deux. Le chamane est un médiateur de l’invisible, entre le monde palpable et impalpable. Il ouvre des portes vers la conscience universelle (uni-vers-elles).

Ces capacités et ces connaissances sont en partie innés chez nous tous. Nous avons en nous la capacité d’ouvrir ce canal, mais notre mental, égo et nos peurs font que nous sommes cloisonnés et nous ne pouvons atteindre l’ouverture de la conscience.

Ces capacités puisent à la source des souvenirs, de la mémoire, du passé, des émotions, des sensations et de l’intuition. Dans mon parcours chamanique, je suis donc mue à la fois par mon expérience du monde sensible et invisible, ce qui me permet d’accéder à des prévisions, des prémonitions autrement inaccessibles.

Souvent incompris de son entourage qui le considère à part et étrange, le chamane peut chercher l’isolement et le retour à la nature, au moins jusqu’à ce que la figure d’un esprit, d’un compagnon ou d’un guide se précise pour lui.

Il est indéniable que la force d’un chamane émane aussi de son unicité et en cela, il rappelle certainement les vieilles âmes (je vous en parle ici).

En tant qu’être de lumière incarné dans un corps de matière, je suis celle qui voit et entrevoit, parle et cohabite avec les esprits. J’en reçois les messages et j’accueille l’invisible et ses manifestations. Je me distingue par ma capacité à prendre le contrôle de ce qui m’envahit, à convoquer et réguler l’invisible. Pour en arriver là, j’accomplis un long cheminement qui n’est autre qu’une lente transformation, un voyage sans cesse renouvelé.

La personne qui consulte

Tout individu qui consulte un chamane comprend qu’il sera pour lui une aide précieuse pour l’aider à mettre des mots sur des maux et l’emmener vers ses propres portes de guérison. C’est alors qu’il comprendra le véritable pouvoir de ses propres intentions afin de se responsabiliser dans sa guérison. Le tout dans le respect de son intégrité et de son être. Une relation de confiance et un échange particulier se créent ainsi.

Dans les cultures sibériennes originelles, le « profane » qui s’adresse au chamane est aussi en lien avec l’invisible au travers de gestes et habitudes quotidiens : offrandes à la nature, prières, incantations, chants… En revanche, pour être guidé au-delà de ces gestes, accéder à une autre perception de la réalité, invoquer la guérison et la divination, il se tourne vers le chamane et ses guides.

L’invisible

Autre élément incontournable du chamanisme,  l’invisible. Il est imprécis, indéfinissable. Comme dans mon cas, il entre souvent en contact avec le chamane dès l’enfance. Cette première manifestation marque le début du parcours du chamane. Un parcours loin de toute référence établie et certitude, car bien souvent le chamane ne comprend pas ce qui lui arrive. Qui plus est, il se retrouve face à l’incompréhension et au refus de son entourage. Non initié, ce dernier peut imposer la mise à l’écart et sous silence du chamane en devenir.

Quelle est la nature de cet invisible ? Certains l’appellent l’esprit, la vision tissée d’histoires de défunts… D’autres, les éléments naturels, les guides, les esprits-maîtres…

Là encore, il est important de rappeler l’unicité du chamane et de son expérience avec l’invisible. C’est pour cela qu’il serait d’ailleurs préférable de parler de « chamanes », car nous sommes  pluriels, aussi nombreux que les grains de sable et les expériences vécues.

Quelques pratiques chamaniques

Moment éminemment unique, chaque rituel chamanique est une parenthèse de communion et communication qui ne peut être reproduite à l’identique. L’intuition, le moment, le lieu, les personnes et forces en présence ont tous leur importance. Ils définissent la particularité de chaque cérémonie et en font ainsi toute la richesse.

S’il n’existe pas un modèle type de rituel (de « modèle canonique »), il y a des pratiques qui peuvent revenir d’une séance à l’autre. Ci-après je vous en présente trois :

Les chants chamaniques

Ils ont la particularité d’être très élaborés, ponctués de métaphores, parfois de rimes. Ils utilisent le langage et la musicalité pour s’ouvrir au monde, communiquer avec lui et agir sur lui, tout en permettant au chamane de projeter sa propre conscience.

A l’instar d’une séance de chamanisme, le chant ne peut être reproduit. Il est singulier, lié au moment vécu, à l’imagination et à l’intuition qui s’expriment par la voix du chamane.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette absence de pérennité est un gage de continuité ! Sans schémas et carcans figés, le chant va où l’instant le porte, saisissant de façon intemporelle et fugace le mouvement continu de chaque vécu et des forces invisibles qui s’y invitent.

En cela, il peut se comparer aux peintures de sable ou peintures sèches des Amérindiens d’Amérique du Nord : ces œuvres d’art symboliques sont éphémères, soumises aux intempéries, au souffle du vent, au passage du temps et des êtres… Elles sont le cœur même des cérémonies de guérison car  à travers elles, le « medicine man » entre en contact avec les « Etres saints ».

Le voyage au tambour :

Nous ne pouvons parler des chants chamaniques sans parler du tambour. C’est en battant cet instrument sacré avec la mailloche que le chamane appelle les esprits. Il ouvre ainsi le chemin qui mène au voyage de l’esprit, nous guidant vers notre origine profonde.

Faisant écho aux battements du cœur, le tambour est une voix puissante qui bat le rythme de vie – la nôtre et celle du monde animal dont il est issu – et peut induire une transe chamanique. Cette dernière est un état qui vient modifier le fonctionnement de notre cerveau. Celui-ci accède alors à d’autres fonctions, non accessibles en son état normal : il reçoit des visions, des rêves, des prémonitions.

Ces dernières années, les neuroscientifiques se sont penchés sur le phénomène de la transe chamanique. Grâce au voyage – au sens propre et figuré – entrepris par Corine Sombrun, le chamanisme fait l’objet d’études plus poussées. Depuis la nuit des temps, il se renouvelle, poursuit son chemin, bouscule et questionne. Il nous ouvre à chaque fois la porte vers d’autres champs de connaissance au fur et à mesure qu’il est pétris des cultures qu’il côtoie.

J’ai tout récemment changé de tambour au cours d’un cheminement de transformation. C’est ainsi que j’ai transmis mon tambour à une autre personne. D’une peau de daim reliée à l’énergie maternelle, je suis passée à un tambour en peau de bison, symbole de richesse, d’abondance et d’énergie intuitive. Quelle que soit la peau du tambour, il représente sans détours la présence animale, renvoyant à la forte empreinte du règne animal (certains diront « sauvage ») héritée du chamanisme ancestral.

Le tambour est également composé d’un centre – son cœur – qui nous relie à notre être profond. Par ailleurs, les liens qui le composent matérialisent ceux que nous tissons avec nous-mêmes (et notre cœur), avec les autres et le monde qui nous entoure. L’importance de ces liens se retrouve également dans la médecine des relations (« mitakuye oyasine ») qui anime toute ma philosophie.

Véritable instrument sacré, le tambour scande notre cheminement initiatique, tant individuel que pluriel. De par sa symbolique, il évoque notre conscience du groupe : nous sommes tous reliés, nous faisons partie d’un tout (une famille, une tribu, une communauté, une société, une culture…) et tous nos actes ont des conséquences sur cet ensemble. N’oublions pas que « sans lien on est rien ».

L’éveil est d’autant plus indispensable que cette vision fondée sur l’interconnectivité est mise à mal dans notre société actuelle. Cette dernière s’en est éloignée pour ériger en règle de vie l’individualisme, voire l’élitisme, dans tous les domaines.

Les huttes de sudation

Les huttes de sudation nous viennent d’un rituel ancestral de purification du corps, de l’âme et de l’esprit. Véritables tentes, elles nous accueillent en cercle, une disposition qui nous met sur un plan d’égalité et symbolise le cycle de la vie.

Dans une hutte de sudation, le feu est alimenté par le gardien ou la gardienne du feu. Ce dernier symbolise la purification et induit la sudation, elle aussi purificatrice tant sur le plan physiologique (nous nous débarrassons des toxines) que spirituel et émotionnel.

Le rituel peut s’accompagner de chants et d’un voyage au tambour pour un cheminement qui se veut une métamorphose profonde. Chaque participant est face à soi-même et face aux autres membres du cercle. La théâtralité, les apparences n’ont plus leur place. La transformation a lieu dans notre cœur, dans chacune de nos fibres.

C’est un véritable rituel de passage et de renaissance que celui de la hutte de sudation où se retrouvent à l’unisson les êtres en quête de vérité.

Je vous ai donné ici trois exemples, mais le chamanisme s’exprime de mille façons différentes pour faciliter la rencontre des âmes ! Il se compose d’un tissu d’imaginations et d’expressions. En cela il est étroitement lié à la créativité et son énergie libératrice, sous toutes ses formes (peinture, chant, danse, musique, écriture.)…

Pourquoi consulter un chamane ?

Tout individu qui se pose des questions sur sa personne, sur le monde qui l’accueille, sur la vie qu’il traverse, sur sa place au milieu des autres peut interroger le monde des esprits à travers le chamane. Par sa présence accrue au monde, le chamane a accès à tout un champ d’informations et de messages auxquels il peut se relier.

Le questionnement adressé au chamane est souvent en relation avec la maladie et la guérison. C’est l’une des fonctions premières du chamane qui peut voir ce qui reste invisible aux autres, y compris les origines et causes d’un mal-être ou d’une souffrance. Les yeux du chamane s’ouvrent ainsi sur un monde mystérieux, notre corps et les forces en présence.

Le chamane est souvent sollicité pour la divination. Grâce à elle il peut guider les individus qui s’en remettent à lui. Il peut les accompagner dans la relation qu’ils ont à eux-mêmes et à leur devenir. Dans la découverte d’« Un Monde plus grand », sous la surface.

En occident, le chamanisme est davantage une façon de renouer avec soi-même et de mener un voyage d’introspection. Le chamane nous aide à redécouvrir nos états intérieurs/antérieurs, nos ressentis, nos émotions et notre relation avec nous-mêmes. Dans ce cas de figure, il nous aide à appréhender notre être profond.

Cette fonction du chamane est à mettre en relation avec l’émergence dans les sociétés occidentales d’un regain d’intérêt pour les médecines alternatives ou complémentaires. Elles mettent au jour l’importance de la guérison du corps par l’esprit et les rapports étroits qui les unissent. Dans ce sens, le chamane est consulté comme le médecin de l’esprit et de la relation que nous entretenons avec nous-mêmes, les autres et notre environnement naturel (on parle bien de la « médecine des relations »).

Le lien avec la fonction immémoriale du chamane et du chamanisme se retrouve à partir du moment où cette étude de soi nous aide à mieux comprendre l’environnement, la nature, les contacts avec nos ancêtres et nos semblables. Grâce au chamane, nous recherchons alors une meilleure compréhension de notre lien avec le monde extérieur.

 

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Décloisonnement

Aujourd’hui, c’est un véritable défi qui se pose au chamane. Reconnu, certainement bien plus que par le passé, il se fait l’écho des préoccupations des humains face à une réalité qui leur échappe. La science cherche à élargir le champ des possibles cognitifs ; le chamanisme celui des consciences.

Mon parcours en évolution constante en est un exemple : mon premier contact avec une réalité autre a été la rencontre avec une chamane. Elle a été suivie de ma rencontre avec un professeur de naturopathie, lui aussi chamane, de stages, d’échanges avec des chamanes, de ma quête de vision. Cette dernière est un véritable rite de passage – la fin d’une période, la renaissance d’une autre dans un éternel recommencement.

Loin de tout cloisonnement – verbal, idéologique, identitaire – ce que je suis avant tout, c’est une identité multiple. Alors, peu importe telle ou telle définition – chamane, guérisseuse, psycho-énergéticienne, naturopathe… Jamais figée, je suis un ensemble de particules complémentaires en devenir, à l’image de l’univers qui nous entoure.

 

Le chamanisme chez Soalso

Pour en savoir plus sur le chamanisme et ses ramifications, je vous invite à me contacter directement et à me suivre sur les réseaux sociaux. J’y partage, entre autre, mon parcours, mon vécu chamanique et les rituels proposés au centre Soalso pour vous accompagner dans cet exceptionnel voyage de l’esprit.

@soalsonaturo

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